Time passes, Robert Adams
Depuis 1967 Robert Adams se passionne pour la photographie, il est connu pour ses images des paysages de l’Ouest américain et son engagement pour la protection de l’environnement. Dans les années 70 avec Nicholas Nixon et Lewis Baltz, il fait parti des « nouveaux topographes », un mouvement de la photographie américaine. Robert Adams a été récompensé par des prix de grande renommée comme le Spectrum International Prize for Photography et le Deutshe Börse Photography Prize. Il a également reçu des bourses de la part de la National Endowment for the Arts, de la fondation Guggenhieim et de la Genius Grand Fondation !
Ce livre est le catalogue de l’exposition Robert Adams, On the Edge qui s’est déroulée du 16 novembre 2007 au 27 janvier 2008 à la Fondation Cartier. Sur un beau papier avec une impression somptueuse, cet ouvrage rassemble 32 photographies inédites d’une série intitulée Times passes réalisées entre 1990 et 1992. Robert Adams, en réalité, a repris le nom d’un chapitre du livre To the lighthouse de Virginia Woolf (Vers le phare). Proche de la nature et sensible au grand cycle de la vie, il déclare : De tous les lieux sacrés de la côte ouest, je n’en connais pas de plus stimulants que ceux où les fleuves viennent se jeter dans la mer. La disparition du fleuve nous rappelle la fugacité de la vie et la beauté de l’océan nous aide à l’accepter. A travers ces images il veut nous communiquer son émotion et nous dire que la beauté est encore possible dans un monde où la nature est malmenée.
Robert Adams habite au bord du Pacifique. Quand il se tourne vers l’est, il constate la disparition d’une splendide forêt qui a fait les frais de coupes claires, il ne lui reste plus que la mer à contempler quand son regard se tourne vers l’ouest.
Sur le fond tout cela est parfait, sur la forme par contre, ce livre est une énigme. Les images sont grises, sans contraste aucun, répétitives au point d’en devenir monotones, l’insertion de temps à autre de paysages de la forêt dévastée vient casser le rythme des vagues qui ne cessent de déferler. Enfin les photos sont parfois prises de travers et l’on se demande s’il n’y a pas eu une erreur sur le choix des images, bref on ne retrouve pas dans les visuels les intentions affichées dans le discours. La répétition des châteaux d’eau des époux Becher alimente leur quête, on les sent investis d’une mission mais ici la répétition de paysages marins dans un format proche du carré ne vient pas renforcer le propos. Les images en couleur d’un Edward Burtynsky qui mène le même combat, sont démonstratives même si la beauté plastique de la photographie montre un désastre, celles de Times passes laissent perplexe par leur banalité, leur aspect ordinaire alors que le photographe nous parle d’extraordinaire.
Pourtant on peut être subjugué avec des images d’apparence ordinaires quand Sugimoto avec sa série Seascapes, (500 images en noir et blanc, réalisées à la chambre 8X10, à travers toutes les mers du monde, en prenant des temps de pause variant de 12 à 24 heures) photographie les éléments fondamentaux comme la mer, l’air, la lumière pour nous montrer ce que voyaient les premiers hommes sur terre.
Robert Adams n’a pas réussi le tour de magie auquel nous nous attendions, il faut partir à la découverte de son œuvre et ne pas se limiter à cet ouvrage.
Time passes
Photographe : Robert Adams
Format : relié
72 pages
25 x 28 cm
Langue : Anglais
Parution : 23 novembre 2007
ISBN-10 : 2869250789
Prix : 45 euros