Procédés photo alternatifs
La photo argentique semble être délaissée au profit de la photographie numérique, néanmoins les procédés anciens font l’objet d’une attention particulière d’un public de plus en plus large. S’agit il d’un phénomène qui accompagne l’engouement pour les photos anciennes ? D’une envie d’authenticité et d’originalité par rapport au numérique ? Ce livre est là pour répondre aux attentes de ceux qui aimeraient en savoir plus sur ces procédés alternatifs et surtout qui souhaitent y être initiés. On se prend à rêver rien qu’à l’évocation de noms comme cyanotypes, épreuves aux sels de platine et au palladium, callitypes et ferrotypes.
Après un panorama sur le matériel et les techniques, Jill Enfield traite des procédés suivants :
– Films infrarouges noir et blanc
– Épreuves à émulsion
– Négatifs agrandis
– Transferts à jet d’encre
– Cyanotypes
– Callitypes
– Ferrotypes
– Transferts d’images et pelliculages d’émulsion polaroid
– Photos noir et blanc peintes à la main
On trouve à la fin du livre un lexique et une liste d’adresses. L’auteur insiste beaucoup sur la toxicité de certains produits et sur les précautions à prendre. Elle fait preuve de pédagogie en expliquant le procédé, détaille le matériel à utiliser, énonce le mode opératoire. A chaque étape elle nous fait part de son expérience, elle ne se place pas en gourou qui ne connaît qu’une seule voie, elle invite constamment le lecteur à faire preuve de curiosité, elle met en garde sur ce qui peut faire échouer un traitement et liste les effets indésirables en expliquant leurs origines.
Elle ne rejette en aucun cas le numérique et donne parfois des conseils pour obtenir le même type de tonalité grâce à Photoshop. L’imprimante numérique peut également servir pour créer un négatif de grande taille si on l’imprime sur un film transparent. La plupart de ces procédés se font par contact, d’autres peuvent être réalisés grâce à un agrandisseur classique.
L’utilisation de procédés photo alternatifs demande beaucoup de manipulations, du matériel et des produits chimiques, il faut être patient et méthodique. Pour les procédés par contact, on commencera par réaliser un grand négatif. Il faudra ensuite fabriquer son produit photosensible, choisir un papier en fonction de son grain et de sa texture, l’enduire de produit photosensible dans une pièce éclairée avec une faible lumière rouge. On le laissera sécher dans l’obscurité. On ne pourra l’utiliser que plusieurs jours après et c’est alors qu’on procédera par « bouts d’essais » à l’insolation avec une lampe à UV, puis au traitement dans différents bains. Enfin en fonction des tests on procédera au tirage définitif. On aura la satisfaction d’avoir réalisé un tirage unique ainsi que le faisaient les pictorialistes au début des années 1900 comme Alfred Stieglitz, Edward Steichen ou Alvin Langdon Coburn.
Eyrolles (Editeur)
Jill enfield (Photographe)
Parution : 15/01/2004
21,5 x 28 cm, 177 pages, 100 photos
ISBN : 2 212 11335 8
Prix : 35 euros