Hiroshi Sugimoto à la Fondation Cartier
Hiroshi Sugimoto présente jusqu’au 27 février 2005, "Étant donné : Le Grand Verre", 19 photos de grand format en noir et blanc. La mise en scène a été conçue par l’artiste pour la Fondation Cartier. La série complète, comprend 44 photographies, elle est publiée dans le catalogue de l’exposition. Le titre de l’exposition fait appel à une œuvre inachevée de Marcel Duchamp "Le grand Verre ou La Mariée mise à nu par ses célibataires, mêmes". L’œuvre est composée de deux parties. La partie inférieure, baptisée par Duchamp "machine célibataire", consiste en une machinerie complexe, celle des 9 célibataires qui cherchent à atteindre la mariée ; dans la partie supérieure du Verre se trouve la mariée. Les objets photographiés par Sugimoto sont sensés évoquer le féminin et le masculin et rappeler "La Mariée" et "Ses Célibataires". Il faut alors faire preuve d’une très grande imagination pour tenter de les retrouver. Pour la Fondation Cartier, la clé de cette exposition est la photographie d’une réplique du Grand Verre, découverte au musée d’art de l’Université de Tokyo, une des quatre répliques au monde. Le négatif et la planche contact, répliques d’une réplique, sont enfermés entre deux épaisses plaques de verre. Conçue elle-même sur le modèle du Grand Verre, le tout exposé dans un bâtiment de verre.
Hiroshi Sugimoto présente jusqu’au 27 février 2005, "Étant donné : Le Grand Verre", 19 photos de grand format en noir et blanc. La mise en scène a été conçue par l’artiste pour la Fondation Cartier. La série complète, comprend 44 photographies, elle est publiée dans le catalogue de l’exposition.
Le titre de l’exposition fait appel à une œuvre inachevée de Marcel Duchamp "Le grand Verre ou La Mariée mise à nu par ses célibataires, mêmes". L’œuvre est composée de deux parties. La partie inférieure, baptisée par Duchamp "machine célibataire", consiste en une machinerie complexe, celle des 9 célibataires qui cherchent à atteindre la mariée ; dans la partie supérieure du Verre se trouve la mariée.
Les objets photographiés par Sugimoto sont sensés évoquer le féminin et le masculin et rappeler "La Mariée" et "Ses Célibataires". Il faut alors faire preuve d’une très grande imagination pour tenter de les retrouver. Pour la Fondation Cartier, la clé de cette exposition est la photographie d’une réplique du Grand Verre, découverte au musée d’art de l’Université de Tokyo, une des quatre répliques au monde. Le négatif et la planche contact, répliques d’une réplique, sont enfermés entre deux épaisses plaques de verre. Conçue elle-même sur le modèle du Grand Verre, le tout exposé dans un bâtiment de verre.
On s’attardera sur la série de photos, qui est d’une grande unité, du fait d’une prise de vue qui respecte un protocole très précis, presque mécanique, voire mathématique. Les objets sont pris, en gros plan, vus aux 3/4 par en dessous sur un fond noir. Les modèles originaux ne mesurent que 10 à 30 cm, leurs représentations photographiques prennent la forme de grands formats de 150 x 120 cm, d’une très grande netteté et d’un contraste parfait.
Ces objets appartiennent à la collection de l’Université de Tokyo, ils étaient destinés aux étudiants, pour visualiser des fonctions trigonométriques complexes ou analyser des mouvements d’engins mécaniques. L’artiste a pris en charge la scénographie, il a fait réaliser des panneaux de très grande hauteur, disposés en quinconce. Sur chaque panneau est accroché une photo, la légende se trouve collée au sol à gauche de chaque panneau et quand la figure est une représentation d’une formule mathématique, cette dernière y figure.
Hiroshi Sugimoto est né en 1948 au Japon. Après des études d’économie à la Rikkyo Saint-Paul’s University de Tokyo, Sugimoto quitte le Japon en 1970 pour étudier la photographie à l’Art Center College of Design de Los Angeles.
Hiroshi Sugimoto déclare à propos de ce travail récent :
"Ma nouvelle série de photographies, Conceptual Forms, se divise en deux parties, Mathematical Forms et Mechanical Forms. Mathematical Forms se subdivise elle-même en deux sous ensembles : Surfaces et Curves.
Les Mathematical Forms sont des photographies de volumes stéréométriques en plâtre qui permettent de visualiser en trois dimensions des fonctions trigonométriques complexes. Ces objets mathématiques ont été réalisés en Allemagne entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.
Les Mechanical Forms sont des photographies d’objets mécaniques qui servaient à illustrer les différents mouvements des machines modernes. Ces objets ont été fabriqués en Grande-Bretagne à la fin du XIXe siècle.
Ces modèles et machines ont été créés sans aucune intention artistique. C’est précisément ce qui m’a poussé à réaliser cette série de photographies et à l’intituler Conceptual Forms. L’art peut naître sans qu’il y ait d’intention artistique a priori ; peut-être n’en est-il alors que meilleur."
Une exposition qui s’inscrit dans la continuité des précédentes séries en noir et blanc
– Dioramas et musées de cire : cette série a commencé en 1976 et a été reprise en 1992. Il photographie devant des paysages peints des animaux sauvages naturalisés du Muséum d’histoire naturelle de New York.
– Theaters : il entreprend cette série en 1978 en photographiant des théâtres américains des années 1920-1930 reconvertis en salle de cinéma. Il se place face à l’écran, au fond de la salle et expose la pellicule le temps de la projection. L’écran est surexposé et la salle obscure devient éclairée par ce halo de lumière constant. Compte tenu du temps d’exposition, les spectateurs ne sont pas visibles sur la photo.
– Seascapes, est une série réalisée à partir de 1980 avec une chambre 8X10. Il photographie les éléments fondamentaux comme la mer, l’air, la lumière. La présence humaine est toujours totalement absente de ses images. Ces photos représentent le temps et l’état originel de la mémoire humaine. Il réalise ainsi cinq cents clichés de toutes les mers du monde avec des temps de pause variant de 12 à 24 heures.
– Sanjusangendo, Hall of Thirty-Three Bays : cette série date de 1995. Il s’agit de photographies des mille statues du Bodhisatta Kannon prises dans le temple bouddhiste Sanjusangendo de Kyoto.
– Architectures : il entreprend en 1997 de ré-interpréter des chefs-d’œuvre de l’architecture moderne en les photographiant de façon délibérément floue.
– Portraits : depuis 1999, il photographie des personnages historiques en cire, sur fond noir au musée Madame Tussaud de Londres, tels que Henri VIII, Elisabeth I ou Voltaire. Il les prend de trois quart l’éclairage leur donne des airs inquiétants qui évoquent des tableaux de Rembrandt.
Son travail s’attache à la lumière et la perception du temps. L’être vivant, l’homme et les animaux sont absents de ses images, on en trouve qu’une représentation empaillée ou de personnages de cire. Hiroshi Sugimoto passe de d’extrêmement flou avec ses images d’architecture par exemple, à d’extrêmement net avec Mathematical Forms, et Mechanical Forms. Dans cette série récente la netteté est poussée à un point tel, que Sugimoto semble vouloir entrer dans la matière. Il semble nous dire que l’homme n’est là que de passage. Ce qui reste et qui continue d’exister sont des paysages intemporels, des objets, des bâtiments qu’il a réalisés, des formules mathématiques qu’il a découvertes.
Le site d’Hiroshi Sugimoto http://www.sugimotohiroshi.com
Informations pratiques
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261 boulevard Raspail 75014 Paris
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 12H00 à 20 h00
Plein tarif 6,50 €, tarif réduit 4,50 €
Site internet : www.fondation.cartier.fr