Fim de romance
Ce livre est publié à l‘occasion d’une exposition organisée par le musée des Beaux Arts de Nantes du 3 juin au 31 juillet 2005 en partenariat avec la Pinacoteca do Estado de Sao Paulo qui la reprend du 3 septembre au 9 octobre 2005 et le Musée d’art moderne de Recife qui termine ce cycle du 20 octobre au 4 décembre 2005.
Les œuvres réalisées par Christine Meisner sont des dessins et une vidéo, celles d’Olivier Menanteau sont des photographies. C’est à l’occasion de la résidence des deux artistes au Brésil, en Allemagne et en France que ce travail a pris naissance. Ils s’interrogent sur les relations de pouvoir. Nous n’évoquerons que le travail d’Olivier Menanteau qui est en rapport avec la photographie.
Il y a pratiquement autant de pages consacrées à du texte que de pages consacrées aux images. Le photographe semble en perpétuelle interrogation sur le sens de sa démarche, sociologique et ou artistique. Il s’intéresse en effet au travail, au temps passé à cette activité qui occupe une grande partie de notre existence, aux rapports entre les gens dans l’entreprise, aux rapports d’autorité hiérarchisés. Il a choisi notamment l’hôtel Mercure de Sao Paulo, la Maison des sciences de l’homme à Nantes (dont les textes abondants ne nous disent rien), le Wissenschaftkolleg de Berlin, lieu de résidence de chercheurs, où des universitaires internationaux viennent échanger des idées pendant une année sabbatique. Le texte de présentation est focalisé sur le Brésil, on n’apprend rien de ce qui a motivé les choix des lieux de prise de vue en France et en Allemagne.
Quand les 39 images sont présentées les unes à la suite des autres, on ne sait pas identifier à première vue où elles ont été prises (à l’exception d’images où sont photographiés des indiens). Leur unité de ton, la neutralité du décor, l’internationalisation vestimentaire donne un sentiment étrange, une difficulté à localiser les images. Passé ce cap, ces photos sont inclassables et banales. Inclassable car des gens dans des bureaux, dans des lieux de travail, dans des salles de réunion, sans fil conducteur et sans titre explicite, destabilisent. Elles ne rentrent pas dans une catégorie connue. Banales, car ces photos n’ont rien de spectaculaires, elle ne se veulent pas démonstratives. Elles sont prises avec l’angle de vue habituel de l’œil humain, ce ne sont pas des vues d’ensemble mais des parties d’un espace. Les gens ne sourient pas, ils ne semblent pas débordants de joie ce qui renforce le coté ennuyeux des situations et par là même des photos. Montrent-elles des rapports de pouvoir, de hiérarchie ? On ne peut le dire ; il y a sur certains visages de l’expression dubitative, interrogative, des gestes des mains destinés à convaincre, des postures du corps sur la défensive mais rien ne semble évident. Aucune explication du contexte n’apparaît et on reste sur notre faim.
Actes Sud (Editeur)
Olivier Menanteau (Photographe)
23 x 29 cm, 158 pages
ISBN : 2742755829
Prix : 35 euros