David Seymour (Chim)
Le dernier ouvrage rétrospectif consacré à David Seymour a été édité en anglais il y a 10 ans. Avec ce livre les éditions Phaïdon concourent à mieux faire connaître ce grand photographe à un public francophone. Avec un père éditeur il était voué à suivre la même voie dans la Pologne des années 30. Après des études dans une école d’art à Leipzig, il vient étudier à Paris. En 1931 à son arrivée en France, il se fait appeler Chim, alors que son vrai nom est Dawid Szymin. Il veut suivre des études de physique chimie à la Sorbonne. Dans un contexte politique mouvementé ses parents ont des difficultés à lui financer la suite de son séjour à Paris.
Chim doit se débrouiller pour vivre. Sa carrière de photographe va prendre naissance en empruntant un appareil photo à Dawid Rappaport qui dirige à l’époque l’agence Rapho. Le Leïca révolutionne la façon de faire des photos, le photographe se fait moins remarquer, il peut capter plus facilement le mouvement et être plus près du sujet tout en travaillant dans des conditions de lumière délicates.
Chim travaille dès 1933 pour le magazine Regards qui est proche du Front Populaire. Quand la guerre d’Espagne éclate, il va recommander Robert Capa pour l’aider à couvrir ces événements. Très tôt ils forment un groupe d’amis aux personnalités bien différentes avec Capa et Henri Cartier-Bresson. A l’issue de la guerre d’Espagne 150 000 civils espagnols vont se réfugier au Mexique, il embarque sur un bateau pour suivre leur épopée et leur arrivée sur cette terre d’exil.
Le destin fera que le président de la république du Mexique va lui confier un reportage sur les nouvelles mesures qu’il a mis en place dans son pays, ce travail durera jusqu’en 1939. C’est le début de la guerre en Europe, Chim va aller s’installer à New York, apprendre une septième langue. Il ouvre un labo photo à côté des bureaux de Life. Rapidement il prend la nationalité américaine et devient David Seymour. Il s’engage dans l’armée entre 1942 et 1945 et est formé à l’espionnage, il occupe un poste de photo-interprète.
A la fin de la guerre Capa fonde une agence de photographie avec pour associés, David Seymour qui a en charge l’Europe, Henri Cartier-Bresson qui couvre l’Asie, Rodger qui s’occupe de l’Afrique et du Moyen Orient. A la mort de Capa en 1954 dans le conflit en Indochine, Seymour devient président de Magnum. Il mourra à son tour en effectuant un reportage sur le conflit entre Israël et l’Egypte en novembre 1956 en présence du journaliste Jean Roy, leur véhicule sera mitraillé lors de son passage à la frontière Egyptienne.
Ce livre de photos en noir et blanc reprend les grands reportages de ce photographe humaniste effectués au cours du Front Populaire, de la guerre d’Espagne, pendant son séjour au Mexique. Seymour a également travaillé sur la reconstruction de l’Allemagne et les conditions de vie des enfants à l’après guerre en Pologne, Hongrie, Autriche, Italie et Grèce (mission de l’Unicef, publié en 1949 par l’Unesco).
La paix étant revenue il s’est consacré à la photographie de vedettes du cinéma (Ingrid Bergman, Kirk Douglas, Gina Lollobrigida, Sophia Loren...), il utilise alors la couleur et le format carré. Son retour sur des lieux de conflit lui sera fatal.
Seymour a une façon très classique de cadrer ses personnages en plein centre de l’image, cela donne un côté rassurant à ses photos. Il a côtoyé l’horreur mais il préfère montrer des scènes d’espoir, on sent dans ses images un regard profondément humain sur les personnes qu’il rencontre.
David Seymour (Photographe)
Tom Beck (Auteur)
Parution : mars 2006
Éditeur : Phaïdon
Collection : Photographie
Format : Relié - 128 pages
ISBN : 0714842761
Dimensions (en cm) : 1 x 22 x 25
Prix : 24,95 €